Architecture japonaise : revisiter l’ancien pour transcender l’habitation

*Toutes les maisons présentées dans la série d’articles que nous inaugurons aujourd’hui ont été citées dans un magazine publié au Japon en Août 2017. Ce dernier s’intitule en japonais 家づくりの教科書 – 理想の住空間のベストサンプル, et plus lisiblement en anglais : « Finest Homes of the 21st Century Vol. 5 ».

S’inscrire dans le paysage urbain et le contempler

House in Ishikiri, Osaka prefecture, Higashi-Osaka, 2013
Design : Tato Architects, Shimada Yo, Crédits photo : Shinkenchiku Sha

Cette maison familiale édifiée sur le mont Ikoma surplombe la plaine d’Osaka. Achevée en 2013 par l’architecte Shimada Yo de l’agence Tato architects, la construction se compose de trois volumes hétérogènes. Les formes et les matériaux s’enchevêtrent harmonieusement pour un résultat surprenant. Perché sur un cube de verre et de bois, le bâtiment semble suspendu dans les airs…

Malgré ces caractéristiques puisant dans une esthétique architecturale somme toute « contemporaine », la maison  s’insère délicatement dans un quartier résidentiel des années 1930. Pour ce faire, l’architecte a cherché à s’imprégner du contexte urbain existant pour mieux intégrer sa réalisation dans l’environnement d’accueil

Les différentes parties de l’habitat présentent ainsi une particularité stylistique rappelant des procédés de l’urbanisme local. Un dialogue avec le paysage urbain s’instaure donc de différentes manières.

Tout d’abord, l’architecte a choisi de surmonter la construction d’un volume reprenant la forme archétypale de la maison à toit pentu. Le volume d’entrée, quant à lui, est souligné par une toiture terrasse longiligne blanche, sous laquelle vient se nicher un cube d’acier et un espace vide servant de garage. La chambre principale s’imbrique dans une partie du volume “maison” (le plus élevé), offrant ainsi à ses occupants une vue imprenable sur la plaine depuis le balcon. Le vitrage suit parfaitement la forme du toit pentu, offrant un panorama de la ville à travers un prisme pentagonal singulier.

De la sorte, divers recoins de la maison d’Ishikiri avantagent « le point de vue », et invitent à la contemplation du dehors. Logée entre les deux blocs principaux et longée par un mur de béton brut, la pièce de vie profite par exemple de deux façades entièrement vitrées qui s’ouvrent complètement sur le jardin. De la même manière, le toit-terrasse plat filant renforce ce sentiment d’ouverture sur l’horizon. Enfin, la double hauteur au centre de la pièce (créée par l’imbrication du séjour dans le volume à toit pentu) accentue la sensation de légèreté, donnant sans doute aux habitants le sentiment d’habiter dans les nuages…

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KASA (Maison Parapluie)
Shizuoka prefecture, Yaizu, 2016
Mount Fuji architects studio, Harada Masahiro + Harada Mao , Crédits photo : Mitsumasa Fujitsuka

Pour la visite complètes de ces demeures nippones exceptionnelles : l’article est à lire ici !