Architecture japonaise : nouvelle vague pour nouveaux habitats

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Transparent Sceneries/ House H, Junya Ishigami, Tokyo, Crédits Photo Junya Ishigami and associates

Après avoir fait un premier tour d’horizon des gouroux de l’architecture nippone moderne, je vous invite cette fois-ci à aller fourrer votre nez dans la génération montante. Pour vous la présenter, rien de mieux qu’un architecte de renom ayant parcouru l’archipel lors de l’écriture de son livre Project Japan sur les métabolistes, Rem Koolhas :

« Si je regarde l’état actuel du monde, je suis personnellement convaincu que le niveau architectural au Japon est bien plus élevé qu’ailleurs. Et si vous vous demandez pourquoi, la réponse est toute simple : c’est dû à la présence d’un groupe d’architectes talentueux et qui surtout travaille en tant que groupe. Car si vous regardez le paysage architectural mondial en ce moment, vous ne voyez que des individualités, et celles-ci ne se parlent pas entre elles, et sont même très souvent en compétition les unes avec les autres, et il n’y a pas ce principe de communauté architecturale. »

Rem Koolhas

Avec le retour de l’architecture dite participative, une nouvelle tendance émerge, privilégiant une architecture au service de ceux qui l’habitent. Cela n’est pas nouveau au Japon, où de nombreux architectes  s’attachent depuis plusieurs années déjà à privilégier la présence humaine dans la conception du bâti. L’originalité des quatre cabinets d’architectes que l’on vous propose de découvrir ou de redécouvrir ici, s’incarne donc dans ce défi commun : celui de remettre le citadin au cœur de la conception architecturale. Une inspiration salvatrice, à l’heure où l’urbanité se cherche une nouvelle humanité…

Le couple Tezuka, la recherche du client satisfait

Considéré par TED comme “the best kindergarden you’ve ever seen”, le Fuji Kindergarden de Takaharu et Yui Tezuka prend la forme d’un bâtiment ovale au toit plat, sur lequel les enfants peuvent courir à l’infini. Le lieu est pensé afin d’offrir le meilleur cadre possible aux bambins, leur permettant une liberté de mouvement totale, à l’image des filets de sécurité entourant les arbres qui se transforment en terrain de jeux à ciel ouvert où les têtes brunes se bousculent pour crapahuter.

Les salles de classe ne sont pas séparées par des murs en dur, mais seulement avec du mobilier léger, que les professeurs et enfants peuvent déplacer comme bon leur semble pour les adapter à leurs besoins. Les sons circulent librement venant de l’extérieur, mais aussi à travers les classes… car pour l’architecte le bruit représente une dimension primordiale pour la concentration des jeunes enfants (qui deviennent nerveux sous le poids d’un silence pesant).

Comme  l’architecte le traduit à travers ces mots, les Tezuka s’investissent pleinement pour voir le sourire sur le visage de leurs clients de 7 à 77 ans. Car pour eux, le travail des architectes est avant tout d’amener du bonheur aux futurs résidents. Belle philosophie humaniste de ces deux concepteurs nippons, qui cherchent avant tout à faire naître une expérience vivante et chaleureuse au cœur du bâti qu’ils inventent… loin du modernisme parfois trop autoritaire de notre ami Le Corbubu.

Découvrez les profils des architectes de « La Nouvelle Innocence » japonaise dans le billet de blog complet !